À nouveau un lever très matinal à 5 h 30 pour partir avec les transports en commun de l’île vers le cirque de Cilaos, le dernier cirque qu’il nous reste à voir après Mafate et Salazie.
Nous partons à 6 h 45 vers l’arrêt de bus « La Saline » à coté de la Poste pour avoir le bus qui passe à 7 h 27 au Trou d’Eau (l’arrêt suivant). Cela devrait faire 7 h 15 à la Saline. En fait, le bus passe plus tôt avec au moins 10 minutes d’avance. C’est le réseau des cars jaunes qui nous emmène vers Saint-Louis avec un changement à la Mairie de Saint-Leu.
À la gare routière de Saint-Louis, nous devons prendre des billets pour une autre société de cars qui montent dans le cirque de Cilaos, des cars rose fluo. Je pensais que ce serait des minis cars pour parcourir les routes de montagne. C’est en fait un car de taille classique qui va nous emmener sur la route aux 430 virages.
La route est très pittoresque. On commence par s’enfiler dans une espèce de gorge en montant doucement. Puis nous sommes un peu plus enserrés dans les montagnes et la route redescend. La végétation est assez dense, verte mais moins drue que dans le cirque de Salazie. Nous continuons dans le sens de la montée sur une route étroite et très sinueuse.
Nous passons très près des rochers ou du précipice. Dans certaines épingles à cheveux, le car est obligé de se déporter à gauche, si une voiture est en face, elle passe en roulant à gauche. Quelquefois, le car est obligé de reculer tellement l’épingle est serrée. On monte au klaxon à chaque virage. On passe même dans 3 tunnels très étroits : de la vitre du car à la paroi, il doit y avoir 10 cm de chaque côté du car ! Évidemment, on ne peut pas se croiser, alors pour l’un des tunnels, on doit attendre notre tour. Heureusement, d’un bout du tunnel on voit l’autre extrémité mais l’accès est en plein virage.
Ce qui corse la difficulté pour un car c’est de se mettre bien dans l’axe de l’entrée du tunnel. Nous continuons cette route escarpée entourée de pitons dont j’ignore les noms. Sûrement que le Piton des Neiges est au-dessus de nous mais déjà les nuages commencent à cacher les sommets. Par contre, il me semble bien voir le Grand Benare. Est-ce ce piton un peu arrondi au sommet ?
Nous arrivons à Cilaos vers 10 h 30 après 1 h 30 de car dans des paysages de grandes montagnes. Nous commençons par manger une petite brioche sur la place de Chamonix, ville jumelée avec Cilaos puis nous allons directement à la maison de la broderie.
En effet, les broderies ajourées sont une des spécialités de la Réunion et en particulier de Cilaos. Nous admirons d’abord le travail exposé au rez-de-chaussée avant de voir une brodeuse au travail à l’étage : 57 ans de métier… ça se voit à l’agilité et à la précision de son geste. On ne voit qu’à peine l’aiguille descendre qu’elle est remontée.
La brodeuse nous donne des explications sur la manière de créer des jours et des motifs dans les jours et nous donne des temps de travail pour certaines de leur réalisations : une nappe, 1 an, un napperon de 30 cm de diamètre, 22 jours.
Nous partons ensuite vers l’église Notre-Dame des Neiges et le petit séminaire pour visiter la maison du Peuplement des Hauts. Hélas, ce musée est fermé et, vu l’état du bâtiment, ça n’a pas l’air récent.
Comme c’est l’heure du déjeuner, nous nous dirigeons vers la Mare à Joncs pour trouver un restaurant. Nous trouvons assez rapidement ce qui nous convient : le Cottage, un restaurant sur la Mare à Joncs avec une belle vue.
Nous commençons par un apéritif local : le planteur maison puis prenons un cari d’espadon (avec rougail) servi avec du riz et des lentilles de Cilaos. Nous goûtons également le vin local : vin blanc moelleux. En dessert : une coupe « Cottage » (salade de fruits, glace mangue, chantilly et caramel).
Nous repartons du restaurant alors que la pluie qui a commencé au moment où on entamait notre cari s’est arrêtée. Nous faisons le tour de la Mare à Joncs puis passons par la rue du Père Boiteau avant de rejoindre le chai de Cilaos. Nous verrons un petit film explicatif des vignes de Cilaos. Nous dégustons ensuite le vin blanc très sec et le rosé un peu meilleur.
Nous reprenons ensuite juste en face du chai le car qui descend à Saint-Louis après 430 virages.., puis les 2 cars jaunes qui nous ramènent à la Saline les Bains via Saint-Leu. En attendant notre correspondance à Saint-Leu, nous discutons très sympathiquement avec un Réunionnais qui rentre de son travail du Tampon à la Saline en car… il nous parle entre autres des galères des correspondances non assurées. Il nous explique aussi que les embouteillages sont nés dans les années 1990 et que la route des Tamarins a été inaugurée l’an dernier. Il nous dit que leur été en janvier-février a été très chaud et lourd cette année, que c’est de plus en plus chaud et donc de plus en plus difficile à supporter.
Dans le car, pour demander l’arrêt, il faut frapper 2 ou 3 fois dans les mains, ce que nous ferons une fois l’arrêt du Trou d’Eau passé. Geste répété par notre compagnon de voyage, qui lui, continue vers Filaos.
Nous remontons la rue des Dodos et notre chemin dans la nuit déjà bien noire jusqu’à notre bungalow. Nos voisins du bungalow du bas ont changé, ceux du bungalow du haut ont l’air d’être partis aussi.
Nous dînons puis faisons notre séance de jacuzzi comme tous les soirs. Ensuite, nous finissons nos petits repérages pour aller voir les coulées de lave demain. Nous nous couchons vers 22 h.