Contrairement à hier, il fait beau ce matin et progressivement, les températures montent rendant la marche très agréable surtout que le vent est tombé.
Peu de temps après avoir commencé à marcher, le sentier est dévié de la presqu’île de Kastell Ac’h pour rejoindre directement Kervenni Vraz.
Lilia, la porte d’entrée de l’aber Wrac’h
Après avoir retrouvé le sentier, je sors du GR34 pour aller faire du ravitaillement à Lilia et voir le dolmen de Lilia. A l’entrée de la supérette, je rencontre un randonneur qui vient se ravitailler également et qui fait le GR34 par étape de 35 kilomètres en démarrant à 7h du matin. Ce matin, il est parti de Guissény, et a déjà réalisé l’étape que j’ai faite dans la journée d’hier, soit 20km ! Il a un sac à dos qui parait petit et pourtant il a sa tente et son réchaud et fait du bivouac. Il est parti de Morlaix il y a 4 jours et va jusqu’à Brest.
A proximité de l’épicerie, je vais voir le dolmen de Lilia. En partie affaissé, il présente une belle table d’une dizaine de mètres. Lilia lui doit son nom, car cela désigne un mégalithe en vieux celtique.
On peut toujours apercevoir le phare de l’île Vierge depuis le sentier.
Le phare de l’île Wrac’h, situé sur une des îles dans l’estuaire de l’aber Wrac’h, est construit en granit et comporte une tour carrée blanche surmontée d’un haut rouge.
Les fjords bretons
C’est alors que j’entre dans l’Aber Wrac’h, le premier des trois abers du Finistère et le plus long avec 33,3 kilomètres de long. Les Abers sont de longues et étroites entailles dans les terres où la mer et les rivières s’entremêlent. On pourrait comparer les abers aux fjords. L’Aber Wrac’h est caractérisé par une large embouchure, une multitude d’îlots et des rivages parsemés de plages, de dunes et de rochers.
Je m’enfonce dans l’aber, les paysages sont magnifiques. Le sentier monte et descend et on marche souvent sur les routes. De la pointe de Beg Ar C’hastel, on est presque au fond de l’aber et le point de vue est magnifique sur la totalité de l’aber.
Le pont de Paluden au fond de l’aber
Je fais une petite pause au pont de Paluden qui permet de passer sur l’autre rive de l’aber et de remonter vers l’embouchure de l’aber et la mer. Malheureusement, le sentier monte dans la plaine et on marche sur le macadam pendant un bon moment.
Le sentier rejoint enfin les rives de l’aber après Traon Gouez mais c’est une autre aventure qui m’attend : le chemin est jonché de branches et de troncs d’arbres tombés pendant la tempête Ciaran en novembre dernier et je n’ai vu aucune interdiction. Comment faire ? Rebrousser chemin ? Traverser ? Je ne suis plus très loin de mon but et je décide de passer, en marchant accroupi, en enjambant des troncs, c’est très compliqué avec un sac à dos de 11kg sur le dos et cela me ralentit alors que j’ai prévenu mon hébergement que mon arrivée était proche. Et surtout : ne vais-je pas arriver sur un obstacle infranchissable qui m’obligerais à rebrousser chemin et refaire tout ce que je viens de parcourir ?
Je finis par venir à bout de ce parcours du combattant et sors de la forêt après avoir bien galéré à ne pas me blesser ni abîmer mon sac à dos.
Le port de l’Aber Wrac’h
J’arrive au port de l’Aber Wrac’h, le vent devient sensible et les nuages arrivent. Je m’installe dans un petit studio loué par l’école de voile dans l’ancienne maison des phares et balises (datant de 1890). Le studio est petit et rustique mais ça ira pour une nuit.
Comme il y a une crêperie en face de mon studio, je déguste une bonne galette puis prépare mon dîner et mon pique-nique. Cependant, faire bouillir de l’eau sur une plaque rouillée s’avère compliqué !