Les nuages sont toujours présents ce matin, mais le ciel est plus lumineux et il fait meilleur. Pour rejoindre Arzon, le GR34 va passer par une dizaine de pointes et d’anses.
Je reprends le sentier en quittant Brillac et longe des installations ostréicoles. Comme c’est marée basse, on voit très bien les parcs à huîtres dans la mer.


De pointe en pointe
Je dépasse l’anse du Logéo puis celle de Porz Nèze. Le sentier serpente entre les pins penchés et je découvre un drôle de champignon en forme d’éponge.





Sur le sentier, je croise Doug (diminutif de Douglas), un Écossais qui a l’allure d’un athlète de Highland Games (lancé de tronc d’arbre)… sauf qu’il n’est pas en kilt ! Parti de Saint-Nazaire il y a deux semaines, il espère faire le tour complet de la Bretagne dans la limite de son visa de trois mois.
Après la pointe du Béché, on découvre le Moulin de Pen Castel. Cet ancien moulin à marée a été rénové et sert aujourd’hui de lieu d’exposition.


Des pauses face aux îles
À la pointe de Saint-Nicolas, la pointe sud de l’île aux Moines – la pointe de Nioul – est à quelques dizaines de mètres seulement.
Je m’installe sur un banc, face aux îles du golfe du Morbihan, pour une pause pique-nique dans une petite anse après la pointe de Kerners.

Un peu plus loin, en quittant brièvement le sentier à la pointe suivante, on peut voir l’allée couverte du Grah Niol. Le dolmen de Grah Niol, daté de 4000 à 3500 av. J.-C., est une sépulture néolithique composée d’un couloir, d’une chambre funéraire et d’un cabinet latéral.

À la pointe de Penbert, je fais une petite sieste après avoir admiré le paysage et les îles : l’île Gavrinis est toute proche, avec son cairn bien visible.




Le bout du golfe
Encore quelques pointes et je commence à apercevoir le bout du golfe du Morbihan, avec d’un côté Port-Navalo et, en face, la pointe de Kerpenhir à l’extrémité de Locmariaquer.

J’atteins enfin Port-Navalo et son petit phare. Le premier phare, une petite tour d’environ dix mètres, fut construit en 1840 avec un feu blanc fixe. L’actuel phare cylindrique, haut de 19 mètres, a été mis en service en 1895. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses optiques furent démontées en 1942, et l’édifice échappa de peu à un dynamitage en 1944.
Je contourne une dernière pointe qui me permet de retrouver le grand large, après une semaine passée dans la « Petite Mer ».

J’avais oublié le bruit des vagues qui se fracassent sur les rochers, l’air marin, les îles au large : Belle-Île-en-Mer, Houat et Hoëdic. La presqu’île de Quiberon reste visible à l’horizon.


Puis c’est le port du Crouesty qui se dessine au creux d’une baie, avec ses dizaines de mâts. Je quitte alors le sentier côtier : c’est la fin de ce tronçon.


Un tronçon marqué par une météo capricieuse
Ce neuvième tronçon, long de 390 km parcourus en 17 jours, m’a menée de Lorient à Arzon. Il me reste environ 280km à parcourir sur le GR34. Peu de rencontres sur ce tronçon, sans doute parce que septembre se prête moins aux échanges qu’un mois plus estival comme mai.
Très peu de dénivelé sur ce parcours. Côté paysages, j’ai été sous le charme de la baie d’Étel avec ses dunes et de la presqu’île de Quiberon, notamment la côte sauvage. Le golfe du Morbihan, lui, offre une atmosphère différente : à l’ouest, de petites plages ; à l’est, surtout des marais et des vasières habités par de nombreux oiseaux. Et partout, les îles et îlots qui font le caractère unique de ce golfe.
Côté météo, j’ai été bien rincée par de belles averses au début du parcours. J’ai même eu une journée entière de bruine ininterrompue, avec des pauses sous la pluie, qui plongeait le sentier et les paysages dans une brume humide et mystérieuse. Heureusement, j’ai eu la chance de découvrir la presqu’île de Quiberon sous un franc soleil. Le vent, lui, n’a jamais cessé d’être présent. Pour les derniers jours, ni pluie ni vent, mais un ciel souvent bien chargé. Bref, un temps automnal pour ce début de septembre.
En quittant Port-Navalo et en retrouvant le grand large, j’ai le sentiment d’avoir clos une étape importante : le tour du golfe du Morbihan est derrière moi, et déjà s’ouvre la perspective du prochain tronçon, qui me mènera jusqu’à Saint-Nazaire, au terme d’une aventure de plus de 2 100 km.
Distance parcourue : 28 km

