L’heure de la retraite a sonné, et avec elle, une liberté nouvelle. Libre comme l’air, je peux enfin réaliser ce dont je rêvais depuis longtemps : prendre le temps, marcher, découvrir. Plus de contraintes, plus d’horaires, juste le plaisir de faire ce que je veux, quand je veux.
Depuis 2019, j’avance tronçon après tronçon, accumulant des centaines de kilomètres, des souvenirs, des rencontres, et ce sentiment unique d’être en harmonie avec la mer et la nature.
Aujourd’hui, libérée de toute contrainte professionnelle, je peux enfin marcher plus longtemps, plus loin, et prendre le temps de savourer chaque étape. Cette année, ce sera trois semaines complètes, plus de 400 kilomètres, de Douarnenez à Lorient, en longeant le Cap Sizun, les rivages du Finistère et les plages du Morbihan. La marche permet de ralentir le temps, de rêver, de respirer. Trois semaines de marche à sentir les embruns, à écouter le bruit des vagues et du vent. Trois semaines à profiter de la nature, à faire de belles rencontres, à m’émerveiller à chaque virage – car, comme on le dit si bien, « en Bretagne, il y a une carte postale à chaque virage ».
Le Cap de la Chèvre, prélude à l’aventure
Avant de reprendre le chemin à Douarnenez, je commence par une petite revanche : le tour du Cap de la Chèvre, que j’avais dû abandonner en août 2024 à cause de pluies diluviennes. Cette journée de mise en jambes sera une belle transition avant de plonger dans la suite de cette aventure.
Je laisse la voiture à Saint Hernot au centre de la presqu’île du cap de la Chèvre et je prend le sentier qui rejoint la plage de la Palue, un spot de surf reconnu mondialement. Il fait un temps nuageux et le vent du nord-est est glacial. Le chemin, en début de saison n’est pas fauché et les herbes me montent jusqu’aux épaules. J’ai dû mal à voir mes pieds et le chemin qui permet de rejoindre la mer que j’aperçois au loin.


Je retrouve le GR34 que j’emprunte jusqu’au cap de la Chèvre. Derrière moi, je vois le Tas de Pois plus distinctement qu’au mois d’août dernier sous la pluie.



Le Cap de la Chèvre est la plus haute pointe de la presqu’île et l’une des plus élevées de Bretagne avec ses 101m au-dessus de la mer. C’est une côte très découpée dont la lande rase est recouverte de bruyères.
Première rencontre
Je discute avec un randonneur : Christophe, parti de Lorient le 21 avril et qui fait le GR34 dans le sens inverse. Il me parle des difficultés pour trouver à manger sur le chemin et des ampoules qu’il a aux pieds. Il porte un sac à dos énorme de 17kg ! Il déplore qu’en avril, certains campings refusent des randonneurs, préférant accueillir les camping-cars. Il est parti de Saint-Nazaire il y 2 ans et fait un tronçon du sentier tous les ans.
Avant le Cap de la Chèvre, le chemin est très minéral, beaucoup de petits cailloux et de galets le rendent glissant même par temps sec. La lande est recouverte d’ajoncs. Je fais la pause pique-nique avant le cap de la Chèvre pour éviter le vent.
Le mémorial de l’aéronautique navale
Au cap de la Chèvre, je longe le mémorial de l’aéronautique navale. Depuis 1988, ce mémorial en forme d’aile d’avion rend hommage aux aviateurs de l’aéronautique navale français tombés dans l’Atlantique Nord, depuis la création de l’aéronavale en 1910. Il est aménagé dans un ancien encuvement de batterie côtière construite puis occupée par l’armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, dans le cadre du Mur de l’Atlantique.

Depuis le cap, on bénéficie d’une vue imprenable sur la baie de Douarnenez d’un côté et la mer d’Iroise de l’autre.
Une Bretagne aux airs de Méditerranée
Après avoir dépassé le sémaphore et passé la pointe de Men Coz, le paysage change radicalement et devient méditerranéen : des pins recouvrent les pentes qui plongent dans une eau cristalline. Cela donne au paysage un petit air de Corse au milieu de la Bretagne !

Sur le chemin qui traverse la forêt de pins, je croise Jonathan, qui est venu de Rennes s’entraîner en Bretagne avant d’aller faire le GR20, sentier réputé très difficile en Corse. Il est parti de Crozon et va jusqu’à Brest en 4 jours… ça lui fait des étapes de 30km par jour environ. Il a un gros sac à dos avec sa tente et regrette de ne pas avoir de bâtons !



L’Ile Vierge
Après la belle anse Saint Nicolas, la pointe de Rostudel et ses pins penchés vers la mer, on découvre l’île Vierge et son arche qui plongent dans une eau transparente.
Nichée sur la presqu’île de Crozon, en Bretagne, la plage de l’Île Vierge est célèbre pour ses eaux turquoise et ses falaises sauvages. Élu parmi les plus beaux sites d’Europe, ce petit paradis est désormais interdit d’accès depuis 2020 pour des raisons de sécurité (risque d’éboulement). On peut toutefois l’admirer depuis les hauteurs, le long du sentier côtier.






Il est temps pour moi de quitter le sentier côtier pour rejoindre ma voiture en suivant les indications vers le gîte d’étape l’Hermine à Saint Hernot où j’avais passé deux nuits en août dernier.

Kilomètres parcourus : 15km
Dénivelé cumulé : 500m