Je repars sur le célèbre sentier des douaniers, le GR34, pour continuer mon tour de la Bretagne. Cette fois-ci, je vais parcourir l’un des tronçons les plus emblématiques de ce chemin mythique : la presqu’île de Crozon. Après avoir déposé ma voiture à Camaret-sur-Mer, à l’extrémité ouest de la presqu’île, un taxi me conduit jusqu’au pittoresque village du Faou, où j’ai arrêté ma randonnée en mai dernier. De là, je reprendrai ma marche pour découvrir des paysages à couper le souffle, en longeant falaises escarpées, plages secrètes, et villages authentiques, jusqu’à la charmante ville de Douarnenez. Cette section du GR34 promet une immersion totale dans la Bretagne sauvage et préservée.
Au cœur de cette presqu’île se trouve la moitié du parcours du tour de la Bretagne, avec le 1000e kilomètre situé à la pointe de Pen Hir.
Ce matin, l’air est frais et l’herbe est encore mouillée de la pluie d’hier. Le début du chemin n’a rien de particulièrement intéressant, car il est éloigné de la côte. Je marche sur du macadam, longeant des champs de maïs ou de blé, ou bien je traverse de jolis chemins creux. Au loin, j’aperçois l’Aulne, très éloignée.
Heureusement, je croise quelques personnes, dont un randonneur qui est monté hier au Menez-Hom, attiré par la promesse d’une vue spectaculaire sur la rade de Brest et la baie de Douarnenez. Malheureusement, quand il est arrivé, le brouillard était si épais qu’il ne voyait guère plus loin que le bout de ses doigts, que ce soit à droite vers la rade de Brest ou à gauche vers la baie de Douarnenez, m’a-t-il raconté !
Le pont de Térénez
À mi-parcours, j’atteins le pont de Térénez. Inauguré en 2011, le pont de Térénez est un emblème du département, attirant de nombreux visiteurs grâce à ses qualités esthétiques et techniques. Long de 515 mètres, il détient un record mondial pour sa portée et, avec ses pylônes en forme de lambda, allie sécurité routière et beauté, sublimant ainsi la vallée de l’Aulne.
Après avoir traversé le pont, le chemin suit l’Aulne et passe parfois par la forêt, où la boue est encore très présente pour la saison. Je n’ose imaginer l’étendue de la boue quelques mois plus tôt…
Je franchis quelques passerelles et des troncs d’arbres coupés pour traverser des zones humides.
Les traces laissées par la tempête Ciaran de novembre dernier sont encore bien visibles, surtout dans la forêt de Landévennec.
Peu de temps avant Landévennec, je longe la petite chapelle de Folgoat et sa fontaine. Un ermite vivait dans la forêt de Landévennec, ne sortant que pour mendier et chantant des Ave Maria en se balançant aux branches. À sa mort, il fut enterré sous son arbre, et un lys blanc prit racine dans sa bouche, portant l’inscription « Ave Maria » en lettres d’or.
Une chapelle fut érigée sur le site du miracle, reconstruite au 17e siècle, puis restaurée dans les années 1960.
J’arrive au belvédère à l’entrée de Landévennec d’où l’on aperçoit un cimetière à bateaux. Je croise deux sœurs parcourant une section du GR34 en direction du Mont Saint-Michel. Je fais ensuite un détour pour visiter le monastère et l’ancienne abbaye.
Les ruines de l’ancienne abbaye
Situées sur la Presqu’île de Crozon, les ruines de l’abbaye, fondée au Ve siècle par Saint Guénolé, témoignent d’une riche histoire. Après avoir disparu à la Révolution, l’abbaye a été restaurée dans les années 1950. Le musée adjacent présente 1500 ans d’histoire bretonne et 25 ans de fouilles archéologiques. Le site maritime remarquable inclut les ruines, un jardin botanique, et propose diverses activités comme des expositions, des visites, des animations pour enfants et des concerts.
La nouvelle abbaye Saint-Guénolé de Landévennec, construite entre 1950 et 1965 par l’architecte Yves Michel et ornée de vitraux de Maurice Rocher, a vu sa première pierre posée par le cardinal Clément Roques le 10 mai 1953.
Je m’installe ensuite au bar-auberge «Mer-Made», offrant une vue sur la rivière. Pour le dîner, ce sera des raviolis, la seule chose que j’ai trouvée à la petite épicerie communale.
Après cette première journée et un lever très matinal à 5h30, je sens que la nuit va être reposante.