Après une bonne nuit dans ma chambre d’hôte, je prends mon petit déjeuner avec le bon pain de l’épicerie de Saint-Michel. Il a du bien pleuvoir cette nuit car ma terrasse est trempée. Je reprends le GR34 juste devant mon gîte mais très vite je m’arrête pour mettre les guêtres car l’herbe qui n’a pas été fauchée et qui est détrempée a déjà mouillé mon pantalon jusqu’au genoux et mes chaussures commencent à être bien trempées aussi.
Penn Ar Bed
Avant la sortie de Saint-Michel en Grève, le sentier monte et rentre dans les terres sur les hauteurs. Je n’ai pas pu apercevoir la Croix de Mi-lieue car la mer est trop haute ce matin. Cette croix se situe au loin sur la plage de Saint-Michel mais n’est visible qu’à marée basse car elle mesure deux mètres de haut. Le sentier qui traverse les bois et longe une rivière est assez boueux et ralentit ma progression. Par contre, l’endroit est charmant et bucolique, ressemblant par moment à un petit coin d’Auvergne. Tout à coup, un drapeau breton suspendu dans un arbre et sur l’autre rive un triskel gravé sur une plaquette de bois me font penser que je pénètre dans le département du Finistère ou Penn Ar Bed en breton. Ce que je confirme en me retournant : une pancarte « Kenavo » (au revoir en breton) est fixé sur un arbre.
Je commence donc le quatrième département depuis le Mont Saint-Michel qui se trouve dans la Manche. Juste après le Mont Saint-Michel, j’ai traversé l’Ille-et-Vilaine jusqu’à Saint-Briac sur-Mer (après Dinard) puis les Côtes d’Armor jusqu’à un peu avant Loquirec, l’étape de ce jour.
Le Grand Rocher
Je fais une pause à proximité de cette « frontière » près des ruines du moulin de Giglou. Le sentier se poursuit dans les bois, monte puis descend. Après la pause pique-nique sur un tronc d’arbre coupé, je fais un détour pour aller voir la vue du Grand Rocher à 84 m d’altitude. Hélas, la vue est un peu bouchée mais je devine la côte de Trébeurden que j’ai passé l’année dernière. Le Grand Rocher sépare les plages de Saint-Michel et de Saint-Efflam.
Je reprends le GR34 qui descend à travers bois sur un chemin rocailleux jusqu’à Saint-Efflam avec sa belle plage de sable fin. La faible pente de cette plage est propice aux pratiques sportives telles que le char à voile ou l’équitation, sans oublier la baignade… à marée haute uniquement car la mer est très loin à marée basse.
Ensuite, le sentier emprunte une ancienne voie ferrée avant de retrouver la plage de Saint-Efflam au bout de laquelle se trouve une fontaine et une chapelle du même nom. Saint-Efflam est le nom d’un saint breton semi légendaire du Ve siècle.
Ayant retrouvé le bord de mer, la fraicheur se fait sentir et je remet une veste. Le GR34 est redevenu côtier et au niveau de la pointe Beg Douar je vois toute la baie de Saint-Efflam jusqu’au Grand Rocher.
Thermes gallo-romains
Je passe au dessus de belles criques et par des pointes escarpées avant d’atteindre la belle grève des Curés où je fais une pause. Peu de temps après, je découvre le ruines des thermes gallo-romains du Hogolo.
Les thermes du Hogolo font partie d’un ensemble de villas, thermes, temples et fortifications qui sont un témoignage remarquable de la présence gallo-romaine en Bretagne. Outre son intérêt historique, le site offre une très belle vue sur la Baie de Locquirec. L’établissement était constitué d’une succession de salles qui communiquaient entre elles : vestiaire, salle froide, salle tiède, puis le bain chaud. Certaines salles étaient chauffés par le sol ou les parois grâce à deux foyers.
Je vais voir la chapelle Saint Barbe avant de franchir le pont sur le Douron, et je découvre mon hébergement de ce soir dans la maison d’accueil de l’Ile Blanche. Le soleil se montre enfin avec le ciel qui se dégage et devient bleu. Je n’ai pas eu de pluie aujourd’hui mais l’humidité était forte et la boue très fréquente ce matin dans les bois.