Port Lagaden
Port Lagaden

Le Golfe du Morbihan entre grisaille et splendeur

« It’s raining again » : c’est ainsi que commence cette nouvelle journée de marche. Curieux hasard puisque Rick Davies, chanteur et fondateur du groupe Supertramp qui interprétait cette chanson, est décédé il y a trois jours. À peine quittée la petite ville du Bono, une pluie fine vient déjà troubler mes premiers pas. Mes vêtements ont bien séché cette nuit, mais mes chaussures restent encore un peu humides.

Au centre du Bono, une sculpture en plâtre ou en béton blanc attire mon regard. Elle représente un couple de marins-pêcheurs : l’homme tient une longue rame et un panier, tandis que la femme porte également un panier. Cette scène semble rendre hommage à la vie des familles de pêcheurs du village. Elle évoque la tradition maritime du Bono et le quotidien des habitants qui travaillaient ensemble autour de la pêche, du port et de la récolte des produits de la mer.

Sculptures au Bono
Sculptures au Bono

Un peu plus loin, je tombe sur une jolie fresque murale. Elle souhaite la bienvenue aux visiteurs en breton et en français : « Donemat ar Bonou – Bienvenue au Bono ». La peinture représente le vieux pont suspendu, plusieurs petits bateaux du port, les maisons qui dominent la rivière et même la petite grue bleue sur le quai. Une scène paisible et typique du Bono, peinte directement sur un mur, comme un clin d’œil chaleureux à l’identité maritime du village.

Peinture au Bono
Peinture au Bono
Le vieux pont suspendu du Bono
Le vieux pont suspendu du Bono

Dolmens et tumulus

Après la rivière du Bono, je retrouve la rivière d’Auray. Le sentier passe près du tumulus du Rocher, vestige d’un monument funéraire ou religieux dans une clairière au milieu d’une forêt de pins. Le site du Rocher, au Bono, abrite un grand dolmen coudé enfoui sous un tumulus remarquablement conservé, large de 35 mètres. L’édifice est constitué d’un noyau de pierres recouvert de terre, puis d’un parement de moellons de granit.

Le Tumulus du Rocher
Le Tumulus du Rocher
Le Tumulus du Rocher
Le Tumulus du Rocher

Marais et roseaux

Au niveau de la baie de Kerdrean, le sentier traverse un marais et sinue entre les roselières.

Le chemin côtier sinue entre les roselières au milieu du marais de Kerdréan
Le chemin côtier sinue entre les roselières au milieu du marais de Kerdréan

Rencontres matinales

Ce matin, je croise un duo de filles dont l’une vit sa première randonnée itinérante. Elle est ravie de l’expérience et émerveillée par le golfe du Morbihan. Elles espèrent pousser leur périple jusqu’à Lorient si le temps leur permet.

Le sentier côtier au milieu des pins
Le sentier côtier au milieu des pins
Platelage pour le GR34
Platelage pour le GR34

Un peu plus tard, je rencontre Cathy et Vincent, un couple de randonneurs qui parcourent un tronçon du GR34 avant de passer quelques jours à Belle-Île-en-Mer. Ils dorment sous la tente et dînent au restaurant. Nous échangeons sur nos rencontres et sur les beaux sentiers de grande randonnée, notamment en montagne, avant de reprendre chacun notre chemin.

Le caprice du temps

Le ciel reste capricieux, gris et ponctué d’averses. Beaucoup de portions du sentier se font sur du macadam, ce qui échauffe les pieds. Je profite d’une éclaircie pour faire ma pause pique-nique sur une table en bois, au milieu des pins, face à l’eau.

Les beautés du golfe

Depuis la pointe de Locmiquel, on aperçoit les pointes de Port-Navalo et Locmariaquer qui ferment le golfe du Morbihan. Le sentier suit la côte sur un chemin empierré juste au-dessus de la mer. Pas très large, difficile parfois de se croiser, mais quelle récompense : rien ne fait obstacle à la vue sur le golfe.

Vue vers Locmariaquer
Vue vers Locmariaquer
Vue vers Locmariaquer
Vue vers Locmariaquer

Après la grisaille et la pluie, le soleil finit par s’imposer et révèle de magnifiques paysages. La baie de Locmiquel, avec ses parcs à huîtres et ses petits îlots, est splendide.

Vue depuis la pointe de Locmiquel vers la pointe de Kerpenhir
Vue depuis la pointe de Locmiquel vers la pointe de Kerpenhir

Puis le chemin contourne la pointe de Berchis, passe par le port Lagaden, et me conduit jusqu’à Larmor-Baden. À deux pas, se trouve l’île Berder, accessible à pied, et au loin, l’île aux Moines se dessine.

Port Lagaden
Port Lagaden
L'Île Berder
L’Île Berder
L'Île aux Moines
L’Île aux Moines

Derniers kilomètres vers Baden

À la sortie de Larmor-Baden, je quitte le GR34 pour rejoindre mon hôtel à Baden, à trois kilomètres de marche sur le macadam. Je tente bien de faire du stop, mais sans succès : la route est peu fréquentée et seuls un scooter, une camionnette de chantier et quelques habitants des hameaux me dépassent.

Les cyclamens annoncent l'automne
Les cyclamens annoncent l’automne

À 17h, j’arrive à l’hôtel pour l’ouverture de l’accueil. J’y découvre une petite épicerie attenante, une pièce de 15 m² remplie de produits pour randonneurs et de pain le matin. Le restaurant n’existe pas, mais je trouve mieux : des bocaux de plats préparés à réchauffer. Ce soir, je savoure des tagliatelles aux épinards et chèvre, accompagnées d’aubergines et de champignons, puis un crumble aux pommes et quetsches. Un vrai festin de randonneuse !

Distance parcourue : 25km