Au départ de Portsall vers 8h30, la brume est présente comme les jours précédents, ce qui me fait penser que le beau temps va continuer aujourd’hui. Le GR passe par la pointe du Guilliguy, où une croix monumentale se dresse sur un promontoire surplombant le port de Portsall. Au pied de cette croix, un site mégalithique avec une allée couverte datant du Néolithique.
La chapelle Notre-Dame de Kersaint
La chapelle de Kersaint est un trésor du patrimoine breton, offrant un aperçu fascinant de l’architecture gothique. Le clocher de cette chapelle a été reconstruit suite à sa destruction pendant un orage en 1903. Chaque année, la chapelle est le centre d’un pardon qui attire de nombreux fidèles. Devant la chapelle de Kersaint se trouve un ossuaire, une petite construction destinée à accueillir les crânes des défunts, témoignant d’une tradition funéraire particulière en Bretagne. Aucune niche n’est occupée !
En poursuivant le sentier vers la plage de Trémazan, j’aperçois des chevaux de traits en liberté à proximité du chemin. L’un deux commence à me suivre sur le sentier.
Le château de Trémazan
Aux abords de la plage de Trémazan, je découvre les ruines du château de Trémazan avec son donjon carré qui émerge de la végétation abondante et à son pied une forteresse médiévale. Édifié au 14ème siècle par une puissante lignée : les Du Chastel, cette forteresse conçue comme une demeure fortifiée est à mi-chemin entre le château et le manoir. Le château est abandonné au 17ème siècle après l’extinction de la lignée des Du Chastel.
La chapelle Saint Samson
Le sentier longe la côte sauvage à travers la lande, non loin de la route touristique. Isolée dans cette grande étendue, la petite chapelle Saint Samson attire de nombreux visiteurs. A quelques pas de la chapelle, en bordure du chemin, se trouvent une stèle gauloise et une fontaine, témoins de l’ancienneté d’un culte en ce lieu. Pour soulager leurs rhumatismes, les gens se frottaient le dos contre « la pierre de Saint Samson », un menhir haut de 2 mètres situé près de la chapelle. Quant à la fontaine, elle était sensée guérir les maladies des yeux.
Après une petite collation devant cette ravissante petite chapelle, je reprends le chemin en balcon sur le Chenal du Four au travers de la lande de Landunvez. Côté mer, c’est une succession de rochers effleurant la surface de l’eau, pas étonnant que le chenal du Four soit si dangereux pour la navigation: ce sont les Rochers de Portsall.
A la fin de la route touristique, je passe la pointe de Landunvez avant d’atteindre la belle plage de Penfoul, un spot de surf et de bodyboard entouré de falaises. A marée basse, il faut aller chercher l’eau à 700 mètres !
Dans les pas de mes vacances à Argenton en 1978
Au pied de la pancarte d’entrée dans Argenton, c’est une foule de souvenirs qui me reviennent : j’ai passé mes vacances d’été 1978 près de la petite plage du Rochard. La moitié de mon étape d’aujourd’hui se situant à Argenton, je voudrais pique-niquer sur la plage où, adolescent, je me baignais cet été là.
Je dépasse la pointe de Beg An Toul et de Beg An Garo avant d’entrer dans Argenton avec sa cale de mise à l’eau telle que je me la rappelle. D’ailleurs, c’est ici que j’avais appris les rudiments de la voile.
J’ai le souvenir qu’à notre arrivée dans notre gîte près du port et « à deux pas de la mer » dans le descriptif, nous avions été à 20 mètres de la maison voir « notre plage », et quelle ne fût pas notre surprise de découvrir une plage sans eau ! En effet, à marée basse, la mer se retire très loin car la côte est plate à Argenton.
Cette année 1978 avait été terrible pour la Bretagne : en mars, le pétrolier Amoco Cadiz fait naufrage au large de Portsall, provoquant la plus grande marée noire jamais connue. A notre arrivée au mois d’août suivant, les plages et les rochers étaient propres grâce au travail titanesque d’une armée de bénévoles, volontaires ou pas. Depuis la plage, nous pouvions voir la proue du pétrolier qui s’était cassé en deux.
Le GR34 passe devant le gîte que nous avions loué l’été 1978, puis 20 mètres plus loin, je reconnais la plage du Rochard, où nous nous baignions à marée haute. Étant donné l’heure, je fais ma pause pique-nique sur les rochers au milieu de la plage en regardant la mer qui monte très vite.
Je reprends le chemin et retrouve quelques lieux que nous avions visité cet été là : la presqu’île Saint-Laurent, avec sa lande sauvage. Le GR34 en fait le tour et je découvre ainsi le cromlech de Radénoc.
A Porspoder, je fais une pause pour le ravitaillement du soir et reprends le chemin.
Après la table d’orientation de la pointe de Garchine, le sentier passe à proximité du petit port de Mazou où les mouillages ressemblent à ceux que j’ai vu à Gwin Zégal près des falaises de Plouha : des pieux de troncs d’arbre.
Pour rejoindre mon hébergement dans les hauteurs de Lanildut, je quitte le GR34 au Ruludu juste après avoir passé cette belle guérite de douaniers .
Le chemin me parait très long jusqu’à l’hébergement, car mon sac est lourd et j’ai dépassé les 26 kilomètres !