Pour repartir de Carantec où j’ai laissé le GR34 hier soir, je dois prendre un car depuis Morlaix où je suis hébergé. Je repars avec mon gros sac à dos de 12kg en direction de Saint-Pol-de-Léon. Aujourd’hui, c’est le jour de l’ascension et à Morlaix, il n’y a pas de bus urbain les jours fériés, seuls les cars suburbains circulent. Je pars donc à pied de mon hébergement pour couvrir les 3 kilomètres jusqu’à l’arrêt du car qui va à Carantec. Je descend vers la rivière de Morlaix, pour la longer ensuite jusqu’au centre ville. En effet, Morlaix est dans un creux et tous les quartiers périphériques sont construits sur des collines. Un grand viaduc relie les deux côtés de la rivière de Morlaix. Il est possible de monter au premier étage pour passer d’une rive à l’autre de la rivière (attention nombreuses marches à gravir !) et ce sont les trains qui passent au deuxième étage.
Il fait gris et frais ce matin et je discute avec un monsieur à l’arrêt de bus en attendant le car. Lorsqu’il arrive, nous sommes plusieurs randonneurs à partir en direction de Carantec. Le car nous dépose juste avant le marché que je traverse pour retrouver le GR34. Je n’ai que 17 km à parcourir et le dénivelé est faible (environ 100 mètres), je devrais arriver de bonne heure à l’étape malgré le sac lourd…
Hélas, le sentier est moins intéressant que les autres jours car il n’est pas côtier, mais traverse des lotissements ou passent au milieu des champs d’artichauds en longeant la mer de loin. Saint-Pol-de-Léon est en effet la capitale mondiale de l’artichaud avec le fameux Prince de Bretagne qui est le symbole de Saint-Pol-de-Léon. La ville est le cœur du premier bassin légumier et horticole d’Europe.
Le soleil est timide aujourd’hui et le vent froid rend l’atmosphère glacial. Je n’arrive pas à marcher bras nus. Je passe le pont de la Corde dans un brouhaha de voiture, je n’ai plus l’habitude de la vie citadine… et je cherche un endroit pour pique-niquer mais c’est difficile sur ce parcours urbain de dénicher un petit coin sympathique. Je m’arrête finalement au Port Saint-Yves en même temps que deux cyclistes qui cherchent aussi un endroit pour faire la pause déjeuner. J’aperçois en face la côte que j’ai faite ce matin depuis Carantec et la côte vers Roscoff que je ferai plus tard. Un ferry part du port maritime de Roscoff pour le Royaume Uni. Je vois toujours les deux flèches de la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, le but de mon étape du jour.
Je quitte le GR34 au niveau de la plage Pempoul pour monter au centre ville de Saint-Pol-de-Léon rejoindre mon hôtel pour deux nuits. Mon hôtel est à proximité de la cathédrale, je m’installe et je repars visiter Saint-Pol-de-Léon.
Saint-Pol-de-Léon est une charmante petite ville de 6600 habitants environ qui possède plus d’une dizaine de kilomètres de côtes sur le littoral finistérien. Son port de Pempoul laissait partir jusqu’au Brésil les flottes aventureuses des armateurs pendant tout le Moyen-Âge et jusqu’à la fin du 16ème siècle.
Ville épiscopale Kastell Paol
Au 6ème siècle, le bourg monastique devient un évêché prenant le nom de Kastell Paol, du nom de son premier évêque Pol Aurélien, d’origine galloise. La Cathédrale-Basilique porte aujourd’hui son nom. Depuis la Révolution, l’évêché et la cathédrale du département sont situés à Quimper.
C’est au 13ème siècle qu’ont débuté les travaux de la Cathédrale sur les ruines d’une chapelle romane.
L’époque de son siège épiscopal a marqué l’image et l’architecture de la ville comme en témoigne la Maison prébendale, le Palais épiscopal devenu la Mairie, l’ancien Grand Séminaire, etc.
Après un circuit de découverte de la ville de Saint-Pol-de-Léon, je vais dîner dans une crêperie pour changer des plats industriels à réchauffer au micro-onde ou des salades en boite.