Très peu de bus circulent le dimanche pour me permettre de rejoindre Sibiril, où j’ai quitté le sentier côtier hier soir. Je me lève donc très tôt pour prendre l’un des rares bus de la journée à Saint-Pol-de-Léon. Il fait très beau et moins froid que les jours précédents, le ciel est bleu azur mais le vent du nord-est est toujours assez fort et empêche de se découvrir.
Près de Sibiril, en ressortant de l’anse du Guillec, j’observe des aigrettes puis un moulin à eau en fonctionnement : la roue tourne en faisant un bruit de brassage d’eau.
Je fais une petite pause à Moguériec d’où on peut voir l’île de Batz et son phare dressé comme un doigt vers le ciel et l’île de Sieck que j’ai dépassé hier.
La plage de Groac’h Zu et ses rochers ne laissent personne insensible au charme de cette crique par son aspect sauvage et abritée par les rochers qui la bordent.
Pendant une partie du chemin, en me retournant, j’aperçois l’île de Batz avec son phare qui disparait petit à petit comme je m’en éloigne.
Je longe la belle plage de Kervaliou avec son sable doré et ses rochers.
Les fours à goémons
Après la plage de Kervaliou, je découvre un four à goémon au bord du chemin. Les fours à goémons sont des fossés creusés dans la dune dont les parois sont tapissés de pierres plates, ils mesurent environ une dizaine de mètres. Ils servaient à bruler le goémon sec pour recueillir de la soude qui était vendue aux usines du secteur. Cette soude servait à l’industrie verrière jusqu’en 1820. La découverte de l’iode offre un nouveau débouché : ce composant sera utilisé comme antiseptique jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Le brûlage du goémon s’est arrêté définitivement dans les années 1950.
Peu de temps après le four à goémon, le corps de garde des Amiets borde le sentier. Ce corps de garde servait de relais dans l’émission de signaux entre deux autres corps de garde proches en cas de menaces des navires ennemis. De là, un amas de rochers fait penser à un personnage qui admire le paysage.
Après la belle plage de Kervaliou et la pointe de An Amied, c’est la plage de Roc’h Ventloc où je fais la pause pique-nique.
Ma progression sur le GR34 est ralentie par le sable très fin comme de la farine, dans lequel je marche pour traverser les dunes. C’est très fatiguant et le sable pénètre dans les chaussures et les chaussettes.
Le menhir de Camlouis
Le menhir de Camlouis se dresse comme un I au bord du chemin au pied du sentier côtier. Il mesure près de sept mètres, ce qui le classe parmi les plus hauts menhirs de France. Il est par ailleurs classé Monument Historique depuis 1909.
Peu de temps après, je découvre une petite construction en pierres : un magasin à poudre. C’était un local qui servait à conserver la poudre destinée à la batterie qui se trouve à proximité. Comme les corps de garde que l’on rencontre le long de la côte, ce magasin à poudre, datant du 18ème siècle, faisait partie du système de défense du littoral.
Sur le bord du chemin, des rochers en équilibre attire mon attention.
Après Porz Guen et ses bars en bordure de plage, j’atteins l’anse de Kernic, vaste étendue de sable blanc. Au bord de la grève, je découvre une allée couverte. C’est un monument funéraire datant de l’époque néolithique. Celui-ci a perdu ses grosses dalles qui habituellement recouvrent ce type de monument.
Je longe la baie de Kernic jusqu’à rejoindre la route départementale de Plouescat pour prendre le bus qui me dépose à Saint-Pol-de-Léon.