Je quitte mes hôtes fort sympathiques pour parcourir la dernière étape de ce tronçon en direction du Faou, à l’entrée de la presqu’île de Crozon. Je sais que cette portion, tout comme celle d’hier, n’est pas très intéressante, mais c’est ainsi avec le GR34 : certains jours, on longe des plages de sable fin aux eaux turquoise, et d’autres jours, on traverse des chemins creux au cœur de la forêt !
Il a plu toute la nuit et malgré mes guêtres, mes chaussures et mon pantalon sont rapidement trempés, même s’il ne pleut pas pour l’instant ! Il fait frais et humide, et le sentier étroit est bordé d’herbes hautes détrempées. Très vite, je réalise que mes chaussettes sont mouillées et je n’ai pas encore parcouru le quart du chemin.
Hôpital-Camfrout
À partir de Daoulas, le GR34 pénètre dans le Parc Régional d’Armorique et serpente à travers les chemins creux entre les champs et les bois. Après une courte pause au pied d’un calvaire sur les hauteurs, j’atteins l’Hôpital-Camfrout. Ce nom tire son origine d’un hôtel médiéval qui faisait office de léproserie et qui était également une halte pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
En sortant du village, j’ai trouvé sur un chemin des tas de tronçons d’arbres soigneusement empilés sur le côté. Pourrait-il s’agir encore des arbres tombés lors de la tempête de novembre ?
La forêt domaniale du Gars
Après ce village, le sentier passe sous la voie express puis la longe avant de pénétrer dans la forêt domaniale du Gars. Les hautes herbes le long de la voie express continuent de tremper mes chaussures et par conséquent mes pieds. Je voudrais prendre mon pique-nique sur la table que j’ai repéré sur la carte au milieu de la forêt, loin du bruit de la voie express.
Ma progression est de nouveau ralentie par un obstacle : des arbres tombés, probablement lors de la tempête de novembre 2023. Heureusement, j’ai pu contourner ces obstacles en empruntant un chemin alternatif tout en gardant le sentier principal en vue.
Je reprends le sentier après cet obstacle, mais il est très boueux. C’est la première fois depuis que j’ai quitté le Mont Saint-Michel, il y a 900 kilomètres, que mes chaussures sont si trempées et sales. Jamais je n’avais eu les pieds mouillés !
Heureusement, peu de temps après, je peux m’installer sur la table de pique-nique repérée et déjeuner au calme. Après cette belle portion en forêt, le sentier passe à nouveau sous la voie express avant d’arriver au lieu-dit Quistillic.
Le Faou
Il me reste deux kilomètres pour atteindre l’étape, mais le sentier débouche sur un grand échangeur où le bruit de la circulation m’immerge à nouveau dans l’agitation urbaine !
J’arrive au Faou vers 15h et dès l’entrée, on aperçoit l’église Saint-Sauveur. Ensuite, je me promène dans la rue principale bordée de maisons à encorbellement datant du 16ème siècle, construites en schiste et en granite, et couvertes d’ardoises.
Je termine ce tronçon du GR34 après avoir parcouru 250 kilomètres depuis Guissény, toujours émerveillé par la découverte des beautés du paysage côtier.
Et surtout, je rentre enrichi de rencontres inoubliables : ce randonneur qui parcourt 35 kilomètres par jour, rencontré à Lilia ; ce couple de septuagénaires, Jacques et Colette, rencontré dans l’aber Ildut ; les deux Suissesses rencontrées à la pointe de Landunvez ; Anne-Françoise rencontrée avant la pointe Saint-Mathieu ; et les deux randonneuses avec qui j’ai partagé un pique-nique.