C’est sous la pluie que je commence ma journée de marche, annoncée venteuse et pluvieuse.
Depuis Plouhinec, je rejoins le GR34 qui, contrairement à ce que l’on pourrait attendre pour un sentier côtier, ne longe pas toujours la côte. Le sentier traverse plutôt de petits hameaux, serpente sur des routes de campagne proches de la mer ou borde des champs cultivés.
Les menhirs de Gueldro
Je fais un détour pour aller admirer les alignements de Gueldro. Les 41 stèles encore visibles se trouvent en bord de route et sont très faciles à observer. Ces alignements pourraient être le prolongement de ceux de Carnac et d’Erdeven.


À peine ai-je le temps de prendre une photo qu’un coup de tonnerre retentit et qu’un déluge s’abat soudainement. Le vent violent de face et la pluie ralentissent ma progression : je suis rapidement trempée. Heureusement, une éclaircie finit par se dessiner, me permettant de faire une petite pause avant de repartir.
Fontaine de Saint-Cornély
Le chemin passe devant la fontaine de Saint-Cornély, une fontaine en granit typique du XVIIIᵉ siècle.
Située dans un enclos, elle fait partie des fontaines monumentales.
Ouverte sur trois côtés, elle présente une architecture sobre mais imposante, qui témoigne du savoir-faire de l’époque.

Le ciel s’assombrit à nouveau et un second déluge, plus violent que le précédent, transforme littéralement le sentier en torrent. Plutôt que de me faire détremper à nouveau alors que je viens juste de sécher, je trouve refuge sous une haie – heureusement sans épines – et patiente une bonne demi-heure avant de reprendre le chemin.
La villa gallo-romaine de Mané-Vechen
Quand la pluie cesse, je continue sur le sentier qui me conduit jusqu’au site de Mané-Vechen, une villa gallo-romaine en bord de mer, construite à la fin du IIᵉ siècle, organisée autour d’une cour avec un bassin octogonal.


L’accès se faisait par un porche au sud, menant à plusieurs pièces décorées, dont une salle ornée de Vénus et de panneaux imitant le marbre. L’aile nord abritait cuisine, cellier et petit appartement, tandis que l’aile sud comportait un jardin d’hiver et une grande salle de réception. Un petit bâtiment sud-ouest, similaire à un silo, servait à réguler la chaleur.


Occupé jusqu’au début du IVᵉ siècle, le site montre des traces de boucherie et de frappes de monnaies et pourrait avoir été le siège d’une société exploitant les ressources littorales, comme le sel et les produits de salaison.
Le pont Lorois et la ria d’Étel
Un peu plus loin, je profite d’une table au bord d’une jolie crique près du hameau Ker Hélène, à l’entrée de la ria d’Étel, pour faire ma pause pique-nique. Le calme de l’endroit contraste avec les intempéries du matin.


Le sentier me mène ensuite jusqu’au pont Lorois, qui enjambe la ria et offre une superbe vue en direction de la rivière d’Étel d’un côté (côté intérieur) et le Magouër de l’autre (côté mer). Par endroits, le paysage évoque le golfe du Morbihan, avec ses méandres et ses rives verdoyantes.


Depuis la barre d’Étel, là où la rivière d’Étel s’ouvre sur l’océan, la mer remonte sur environ 15 kilomètres dans les terres et façonne une baie intérieure ponctuée de nombreuses îles et de petites avancées rocheuses.


Après le pont, le chemin revient vers la mer. Quelques averses éparses viennent encore perturber mon avancée, m’obligeant à remettre régulièrement ma veste et mon sursac. Mais chaque fois, le soleil ne tarde pas à réapparaître.


En milieu d’après-midi, j’arrive à Étel, charmante petite ville posée au bord de la ria, en face du Magouër. C’est la fin de l’étape du jour, marquée par un mélange de pluies battantes, de belles éclaircies et de paysages contrastés.

Distance parcourue : 20km

