Avant de quitter La maison qui ronronne, Franck m’explique qu’avec sa compagne Fleur, ils voyagent aux quatre coins du monde : Japon, Indonésie, Nouvelle-Zélande, Guatemala… Et il emporte toujours un piano dans son sac à dos ! Voyant ma tête incrédule, il précise : un piano pliant. Puis il m’invite à venir voir : un clavier électrique démontable en quatre parties, les morceaux s’emboîtant comme un Lego.
Cap sur Kerfany
Il est temps de quitter Riec-sur-Bélon pour rejoindre mon étape du jour près de Kerfany. Après plus de deux jours en forêt, je rêve de retrouver la mer, l’horizon, les cheveux au vent et le bruit des vagues qui claquent sur les rochers.
Le chemin reste escarpé : montées, descentes, virages serrés, racines et rochers jalonnent le parcours. L’Anse de Penmor est complètement vide ce matin — sans doute la marée basse.

Chapelles, fontaines et dolmens
Je passe près de la chapelle Saint-Léger et de sa fontaine. Autrefois, deux chapelles se trouvaient ici jusqu’en 1850.


Dans la rivière du Bélon, on aperçoit les parcs à huîtres découverts.

Plus loin, la fontaine Saint-Léger porte le même nom, bien qu’elle se trouve à plus d’un kilomètre de la chapelle.

En traversant le bois de Kermeur-Bihan, je retrouve Aurélie et Angélique, croisées hier. Elles vont, comme moi, jusqu’à Kerfany, où elles termineront leur itinérance de cette année. Nous marchons ensemble, car je préfère déjeuner au port du Bélon plutôt qu’au milieu des bois.

Je fais un petit détour pour voir l’allée couverte, vestige probable d’un site funéraire néolithique, puis je les laisse poursuivre. Composée de 11 piliers et de 6 dalles sur les 8 d’origine, l’allée couverte a été fouillée en 1882 par Paul Châtellier, qui y a découvert des vases, une écuelle, des haches polies et des outils en silex.


Enfin la mer
Pause pique-nique comme prévu au port du Bélon, assise sur le muret faute de bancs ou de tables.

En reprenant le chemin, je retrouve enfin l’air du large à Kerfany et sa belle petite plage, avec l’archipel des Glénan à l’horizon.

Après une courte sieste sur un banc, je longe la plage et aperçois Angélique qui me fait signe depuis un bar. Je les rejoins pour un verre et une longue discussion avant de reprendre le sentier.
Vers l’île Percée
Il me reste 4 km. Le sentier, désormais véritablement côtier, offre un paysage tout différent : côte découpée, petites criques, lumière changeante. Je quitte le GR34 au niveau de l’île Percée pour rejoindre mon hébergement à Kerduel.


Ce soir, dîner à la table d’hôte, en compagnie de mon hôte et d’un autre marcheur, Olivier, qui parcourt lui aussi le GR34, mais en sens inverse et par tronçons, quelques jours chaque année.
Distance parcourue : 23 km