La nuit a été agitée dans mon studio à Pont-Aven. La VMC ronronnait en continu, mais c’est surtout le réfrigérateur qui m’a tenue éveillée : en fonctionnement, il émettait de forts « clac » toutes les 30 secondes. Impossible de dormir. À 2h du matin, j’ai fini par prendre le matelas du clic-clac pour m’installer entre la porte d’entrée et celle du séjour, à l’écart du frigo… et enfin trouver un peu de répit.
Cap vers une nouvelle ria
Vers 9h, je quitte la cité des peintres en franchissant la passerelle du port, direction Riec-sur-Bélon, une autre ria, moins longue que celle de Pont-Aven. Le ciel est gris et l’air plus frais que les jours précédents.



J’emprunte le nouveau tracé du GR34, plus proche de l’eau, qui permet de passer devant la chapelle de Trémor et d’apercevoir le château du Hénan sur l’autre rive. Hier, je suis passée à ses pieds sans même le voir. Le sentier alterne bois, bords de champs et petites routes.



Voir une pancarte « sentier côtier » en pleine forêt, à plus de 10 km de la mer, me fait sourire 😃.

Lors d’une pause pour grignoter une barre de pâte d’amande, je fais la connaissance de Marie-Claire et Christiane, qui terminent leur tronçon du GR34 au port de Bélon. Ce soir, elles rentreront à Paris après un trajet en taxi et en train. Nous parlons de la rareté — et du prix — des hébergements dans la région.
Retrouver la mer
En moins de 10 km, je sors de l’Aven et retrouve l’océan à la pointe de Penquernéo. De l’autre côté, j’aperçois le Doigt de Dieu et le port Manec’h, où j’ai pique-niqué hier. Quelques gouttes commencent à tomber, prélude à un après-midi humide.

Le fort du Bélon, édifié sous Vauban pour défendre l’entrée de l’Aven-Bélon, domine la mer. Aujourd’hui en ruines mais consolidé dans les années 1990, il laisse encore voir les vestiges de la plate-forme d’artillerie qui accueillait les canons.
Je fais ma pause pique-nique sur un banc de pierre, face aux flots, avant de m’enfoncer dans la ria du Bélon, territoire réputé de l’huître plate. La bruine s’installe, et la mer disparaît derrière un voile gris.

Derniers kilomètres sous la bruine
Le sentier remonte ensuite la rivière du Bélon jusqu’à l’anse de Penmor. Après le moulin d’Édouard, je quitte le GR34 pour rejoindre Riec-sur-Bélon. C’est à ce moment que je suis doublée par un couple de Savoyards venus marcher entre Bénodet et Lorient sur quelques jours.



Tout l’après-midi, la pluie fine m’accompagne. En arrivant, elle se fait plus insistante. Je fais quelques courses pour le dîner, et à la sortie du magasin, je rencontre Aurélie et Angélique, deux marcheuses qui suivent aussi le GR34 de Bénodet à Kerfany et qui logent dans une chambre d’hôte du village.
Une soirée en musique
La mienne porte un joli nom : « La maison qui ronronne ». L’hôte, pianiste, vit avec quatre chats. Tandis que je me repose avant le dîner, le piano résonne sous ma chambre : Chopin, Debussy… En cuisinant, nous discutons longuement, et j’apprends qu’il compose des musiques pour téléfilms.
Distance parcourue : 18 km