Après un petit-déjeuner baigné de soleil dans le studio que j’ai loué, je quitte le charmant village de Plovan. Le sentier s’enfonce rapidement dans la campagne, contournant une succession d’étangs et de marais. La rosée matinale sur les herbes me donne le pressentiment d’une belle journée à venir.
Les ruines de la chapelle de Languigou
Juste à la sortie de Plovan, je passe devant les ruines de la chapelle de Languidou. Cette chapelle, construite au 13e siècle et restaurée aux 14e et 15e siècles, fut détruite pendant la Révolution. Ses pierres furent réutilisées pour construire un corps de garde. Aujourd’hui en ruines, elle conserve une magnifique rose du 15e siècle et témoigne encore du style architectural de Pont-Croix.


Un peu plus loin, une toile d’araignée tendue entre deux buissons attire mon regard, suspendue comme une dentelle entre ciel et terre.

Des observatoires d’oiseaux
Aujourd’hui, le GR34 s’éloigne de la mer pour contourner des étangs ou des zones marécageuses, mais le parcours n’en est pas moins intéressant. De nombreux oiseaux accompagnent mes pas : canards, poules d’eau, aigrettes, cygnes… Des passerelles en bois traversent les zones humides et offrent de superbes points d’observation.


Des observatoires de toutes sortes sont installées le long du chemin, dont l’un en forme de nid. Tout autour, le chant des oiseaux se mêle aux croassements discrets des grenouilles.


Par moments, je me demande si je suis toujours sur le GR34 : le sentier se fait étroit, envahi par des herbes si hautes que je ne vois plus mes pieds.


La traversée devient plus aventureuse encore dans certaines zones boueuses où je dois rebrousser chemin à plusieurs reprises pour contourner des flaques profondes d’une vingtaine de centimètres.

L’ancienne usine de concassage de galets
Après Tréguennec, je me rapproche enfin de la mer, que j’aperçois à travers les dunes. Je découvre alors un imposant vestige de la Seconde Guerre mondiale : le blockhaus surnommé « le Concasseur ». En 1942, les Allemands installent un camp Todt à Tréguennec pour exploiter la dune de galets entre la Torche et Penhors. Les galets sont extraits et transformés en matériaux de construction pour le mur de l’Atlantique. Un système mécanisé transporte les galets depuis la plage jusqu’aux trémies filtrantes. Après la Libération de Quimper et Brest en 1944, le camp est abandonné, puis pillé et saccagé.

Le circuit des chapelles
Le GR34 suit ici le parcours balisé du « Circuit des Trois Chapelles ». Je fais ma pause pique-nique à l’une d’entre elles : la chapelle Saint-Vio, réputée être la plus petite chapelle du pays Bigouden. Elle possède un escalier extérieur et des portes étonnamment basses.

La commune de Tréguennec compte deux chapelles, dont celle de Saint-Vio, la plus petite des chapelles bigoudènes. Située dans les dunes, elle charme par son clocher couvert de lichen, son escalier extérieur et ses portes basses. Des légendes la relient à l’Irlande et à la baie d’Audierne. À proximité, la fontaine du XVIe siècle, un lavoir et une stèle de l’âge de fer témoignent d’un passé celte.

Il commence à faire bien chaud, et le soleil s’impose enfin après le passage de nombreux nuages.
Un peu plus loin, je passe devant la chapelle Saint-Evy, également intégrée au circuit. Agrandie au XVIIe siècle, elle mêle architecture ancienne et éléments modernes comme les vitraux de 2007. Nichée près d’une roselière, elle est traversée par un ruisseau et fut rouverte au culte en 1817.

La chapelle de Tronoën et son calvaire monumental
Pour éviter une nouvelle zone inondée, je fais un détour par Tronoën. Cela me permet de voir un chef-d’œuvre du patrimoine breton : le plus ancien calvaire monumental de Bretagne, datant du 15e siècle. Son architecture gothique et ses sculptures racontent la vie du Christ à travers près de 30 scènes. La chapelle Notre-Dame de Tronoën, construite au XVe siècle à Saint-Jean-Trolimon est un lieu de pèlerinage et de légendes, elle fait l’objet d’une restauration et reste ouverte aux visiteurs l’été.


Je retrouve ensuite le GR34, qui serpente entre de vastes dunes. Je les quitte à la fin de l’étape, peu de temps avant la plage de la Torche, pour rejoindre mon hébergement à Plomeur, dans une zone où tout ravitaillement est impossible. Heureusement, tout est prévu : dîner à la table d’hôte, petit-déjeuner et pique-nique pour demain. Repos bien mérité.
Distance parcourue : 24km