Derniers kilomètres finistériens
Je quitte Doëlan en longeant le haut du petit port, dominé par son phare vert et blanc, pour entamer les derniers kilomètres sur les côtes du Finistère.
Je retrouve la côte découpée et les grosses vagues qui se brisent sur les rochers. Le ciel est gris ce matin, avec parfois quelques gouttes de pluie. Très vite, j’aperçois la croix de Kerkorn, érigée par le sculpteur du même nom, qui appréciait particulièrement ce point de vue sur l’océan.

Traces de goémoniers
Un peu plus loin, un mur incrusté dans les rochers me laisse penser qu’on y remontait sans doute du goémon pour le faire sécher dans les champs. Une supposition confirmée quelques pas plus loin, où une potence utilisée pour hisser le goémon est encore visible.


Un attelage pas comme les autres
J’aperçois un randonneur peu ordinaire : Arnaud, qui tire une sorte de luge à grandes roues pour éviter de porter ses affaires et sa tente. Il n’a qu’un tout petit sac à dos. À ses côtés, son chien Blue l’accompagne dans cette aventure. Il me confie qu’il s’agit d’un test sur quatre jours, et que le GR34 s’avère peu adapté à ce type d’engin à roues.
Vers la pointe du Pouldu
Avant d’atteindre la pointe du Pouldu, le sentier longe plusieurs belles plages : celle de Kerrou, de Bellangenet, puis la plage des Grands Sables. Vient ensuite Le Pouldu et sa grande plage, qui marque l’estuaire de la Laïta. De l’autre côté, sur la rive opposée, c’est déjà le Morbihan, avec Guidel-Plages.






Et comme pour toutes les rias déjà passées, celle-ci est également dans les bois, avec quelques passages humides et même boueux.

Presque au fond de la ria de la Laïta, Pascal arrive d’un bon pas, encore vêtu de sa cape de pluie, même s’il reconnaît que ce n’est pas très pratique. Parti de Saint-Nazaire, il ne sait pas encore s’il ira jusqu’au bout : il marche tant qu’il en a envie. Il transporte sa tente et bivouaque de temps en temps faute de camping, et s’offre de temps en temps le confort d’une chambre d’hôtel.
Passage dans le Morbihan
Avant de franchir le pont de Saint-Maurice, tout au fond de la ria, je fais la pause pique-nique sur une table. Puis je passe la frontière entre le Finistère et le Morbihan : j’entre ainsi dans le cinquième département traversé par le GR34, après la Manche, l’Ille-et-Vilaine, les Côtes-d’Armor et le Finistère.

Le sentier longe le charmant moulin de Beg Nénez avant de pénétrer à nouveau en forêt.

Retour à la mer
Une heure de marche après le pont Saint-Maurice, je retrouve la mer au niveau de Guidel-Plages, où je m’arrête pour faire quelques courses. Cela faisait trois jours que je n’avais pas croisé de supérette ! Une fois les provisions pour le dîner et le pique-nique de demain glissées dans le sac à dos, je reprends le chemin pour environ une heure de marche.
Dernière soirée
À partir de Guidel-Plages, le sentier longe une succession de plages battues par de gros rouleaux — un vrai paradis pour les surfeurs — jusqu’au Fort Bloqué, où je m’arrête pour passer ma dernière nuit de ce périple.




Demain, c’est la dernière journée de marche : une longue étape d’une trentaine de kilomètres pour rejoindre la gare de Lorient.
Distance parcourue : 23 km