Le port de plaisance de Lorient
Le port de plaisance de Lorient

Cap sur Lorient : la Cité de la Voile

C’est la dernière journée de marche de cette belle aventure qui a duré trois semaines. Le temps a filé à une vitesse incroyable ! Je décide de partir très tôt ce matin afin de ne pas arriver trop tard à la gare de Lorient, d’où je prendrai le train, puis la voiture pour prendre la route du retour.

Je quitte donc mon studio du Fort Bloqué à 7h, alors que le ciel est d’un gris foncé et menaçant. Il fait à peine jour, et cette obscurité accentue encore l’impression de pénombre qui m’enveloppe. Au bout de la plage de Kerroc’h, je passe près de la fontaine de Port Blanc. Depuis mon départ, je garde ma veste de pluie, car de nombreuses petites bruines balayent la côte, rendant l’atmosphère humide et fraîche.

Plage après le Fort Bloqué
Plage après le Fort Bloqué
Le mur de la plage de Courégant s'écroule
Le mur de la plage de Courégant s’écroule

Paysages voilés

La vue est souvent bouchée par la brume, ce qui donne un aspect voilé au paysage. Pourtant, dès que le rideau de brume se lève un instant, j’aperçois très distinctement l’île de Groix, qui semble étonnamment proche, presque à portée de main. Je continue à longer des plages jusqu’à Kerroc’h, où je croise une fontaine avec un lavoir juste devant.

La fontaine de Port Blanc
La fontaine de Port Blanc

Plus loin, à Lomener, je prends une petite pause bien méritée : cela fait déjà trois heures que je marche.

Découvertes historiques

Après la pointe, le sentier me fait découvrir l’ancien poste de vigie de la douane, vestige d’un autre temps, puis longe une ancienne conserverie du 19ème siècle qui a été transformée en chapelle vers 1920 : la Chapelle Notre-Dame de la Garde.

Ancienne vigie à Lomener
Ancienne vigie à Lomener
Chapelle Notre-Dame de la Garde
Chapelle Notre-Dame de la Garde

Plus loin, je passe à proximité du centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape où je croise une personne qui fait du ski de fond sur roulettes — une scène tout à fait inattendue en bord de mer.

Le paysage autour de Lomener me rappelle celui de la côte sauvage entre Le Pouliguen et Le Croisic : falaises basses, rochers à fleur d’eau et vagues déferlantes.

La plage du Stole
La plage du Stole

Ambiance estivale

À la plage de Kerguelen, l’atmosphère est joyeuse et vivante : de nombreux enfants profitent de la plage et de la mer, s’amusant avec des ballons, pratiquant la voile ou surfant sur les vagues.

La plage de Kerguélen
La plage de Kerguélen

Cette grande plage du Parc Océanique de Kerguélen, protégée par le Conservatoire du littoral, s’étend sur 1,5 km au milieu de dunes et d’anciens marais. Elle abrite 82 hectares de faune et flore maritimes, offrant un cadre idéal pour les sports nautiques, l’observation des oiseaux et la découverte de la nature.

Calvaire de la plage de Toulhars
Calvaire de la plage de Toulhars

Je poursuis mon chemin jusqu’à Larmor-Plage, où j’arrive en fin de matinée pour faire une pause pique-nique. Je m’installe face à une vieille épave, dont la silhouette rouillée contraste avec la modernité de la Cité de la Voile et les blockhaus de l’ancienne base sous-marine en arrière-plan. Ce cadre un peu industriel me rappelle vaguement l’ambiance de Saint-Nazaire.

Pique-nique face à une épave de bateau à Larmor-Plage, avec le port de Lorient en arrière-plan
Pique-nique face à une épave de bateau à Larmor-Plage, avec le port de Lorient en arrière-plan

Entrée dans Lorient

Je reprends la route en traversant le pont de Kermélo, véritable porte d’entrée de Lorient, puis longe les quais de la ville.

La Base de Lorient
La Base de Lorient
La Cité de la Voile d'Éric Tabarly
La Cité de la Voile d’Éric Tabarly
Entrée dans la ville de Lorient
Entrée dans la ville de Lorient

Je passe devant la Cité de la Voile Éric Tabarly, la base sous-marine et le sous-marin Flore, désormais transformé en musée. Plus loin, j’arrive au port des bateaux de course au large.

Pieuvre devant la Base de Lorient
Pieuvre devant la Base de Lorient

La Cité de la Voile Éric Tabarly, installée sur l’ancienne base de sous-marins de Lorient, propose plus de trois heures de découverte à travers sept escales. Elle offre une immersion captivante dans l’univers de la voile et de la course au large, comme une aventure en haute mer.

La Cité de la Voile d'Éric Tabarly
La Cité de la Voile d’Éric Tabarly

Symbole de Lorient, l’ancienne base de sous-marins, bâtie par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, est aujourd’hui un site dédié à l’art et à la culture. On peut y visiter le sous-marin Flore-S645 et plonger dans l’univers des submersibles lance-torpilles.

Le sous-marin Flore
Le sous-marin Flore

Le port de Lorient « La Base » est conçu pour accueillir les professionnels du nautisme, les événements maritimes et les grandes unités, qu’il s’agisse de monocoques ou de multicoques de course au large.

Au moment où je passe, l’un des bateaux est mis à l’eau. La manœuvre est impressionnante, tant par la taille de l’embarcation que par la coordination requise, offrant un véritable spectacle.

Catamaran de course au large
Catamaran de course au large
Le port de plaisance de Lorient
Le port de plaisance de Lorient

Je continue ma marche en longeant le port de pêche, reconnaissable à son odeur tenace de poisson, puis les chantiers navals de bateaux de plaisance d’où s’échappent de fortes odeurs de peinture fraîche.

Derniers instants sur le sentier

Le GR34 passe ensuite près de la gare maritime, où de nombreux voyageurs attendent leur bateau pour l’île de Groix.

Je longe les quais qui me permettent de voir la goélette Tara Polar Station, la nouvelle base scientifique dérivante. Elle a été construite à Cherbourg par les Constructions Mécaniques de Normandie. Les travaux ont débuté en septembre 2023 et se sont achevés en avril 2025.

Tara Polar Station
Tara Polar Station

Après avoir contourné la capitainerie du port de Lorient, je découvre un vieux monument : la tour de la Découverte. Monument emblématique de l’époque de la Marine, la Tour de la Découverte se visite avec un guide. On y gravit 216 marches pour découvrir la signalisation maritime du 19e siècle et la boule horaire servant aux marins à régler leurs instruments. Au sommet, la vue sur Lorient et sa rade est imprenable.

La Tour de la Découverte
La Tour de la Découverte

Le sentier longe ensuite le port militaire, avant de franchir la rivière Scorff pour continuer sur l’autre rive. C’est ici que je quitte officiellement le GR34, la tête encore pleine de ces paysages maritimes si riches, pour rejoindre la gare.

Une aventure mémorable

Un train me ramène à Quimper, où ma voiture m’attend pour rentrer à Saint-Goazec, mon camp de base. Cette dernière étape de 30 km clôture ainsi un périple de 420 km à pied, parcourus entre Douarnenez et Lorient en trois semaines.

Ce chemin a été riche en paysages variés, en belles rencontres et en émotions intenses. Le parcours n’a pas été particulièrement difficile, à l’exception du tronçon entre Douarnenez et la Pointe du Raz, qui reste le plus exigeant.

Cette aventure sur le GR34 restera longtemps gravée dans ma mémoire.

Entre nostalgie et envie de poursuivre

Comme à chaque fin de tronçon, un sentiment étrange m’envahit : la joie de retrouver mon chez-moi se mêle au désir profond de continuer la route, de découvrir ce que l’avenir me réserve plus loin.
« Je marche, je rêve » — comme le dit si bien la chanson que mes collègues ont créée pour mon départ en retraite. Je savoure chaque paysage, chaque rencontre, qu’elle soit avec d’autres randonneurs ou avec des hôtes chaleureux.

Et je garde toujours en tête cette maxime : « En Bretagne, il y a une carte postale à chaque virage. »

À bientôt pour la suite de ce chemin…