Le GR34 à travers la ville de Brest manque d’intérêt car il parcourt principalement 14 kilomètres de bitume. Les pancartes « Zone militaire » ont remplacé celles indiquant le « Sentier côtier ». Le GR34 longe le port militaire et, après la Tour Tanguy, traverse le pont de la Recouvrance d’où l’on peut apercevoir le château de Brest. Ce sont les seuls monuments qui attirent l’attention, car Brest est majoritairement constituée de béton et de bitume. En effet, la ville de Brest a été entièrement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et reconstruite en béton, comme c’était souvent le cas dans les années 1950.
Après avoir longé la gare SNCF, le GR34 permet de découvrir un très beau lycée installé dans un manoir au milieu de Brest, ce qui offre un contraste dépaysant.
Je poursuis la traversée de Brest en suivant le balisage du GR34. Le temps est très chaotique aujourd’hui : il alterne entre des gouttes de pluie, des périodes ensoleillées et des averses. À midi, après avoir traversé l’ancienne voie ferrée, une pluie diluvienne s’abat sur Brest. Je me réfugie sous le pont de la voie express et profite de ce moment pour prendre mon pique-nique, debout dans le bruit de la quatre voies pendant le déluge.
Lorsque la pluie cesse, je reprends le chemin sans m’arrêter à Océanopolis près du port de commerce, car il faudrait y consacrer une demi-journée pour visiter. Je passe par le port de plaisance de Brest, où le paysage commence à devenir plus agréable, avec la plage du Moulin Blanc. Anne-Françoise m’informe par SMS que le vent est terrible sur le pont Albert Louppe, l’ancien pont permettant de franchir l’embouchure de l’Élorn dans la rade de Brest, alors je garde ma veste et mets ma capuche pour éviter le vent glacial sur le pont. Le vent est si fort que je titube sur le pont, poussé par les rafales. Heureusement que je suis lesté avec mon sac à dos !
Le pont Albert Louppe a été déclassé pour la circulation automobile à la mise en service du pont de l’Iroise ; il est désormais réservé aux deux-roues, aux tracteurs et aux piétons.
Après le pont, on entre sur la presqu’île de Plougastel-Daoulas, boisée, escarpée et parsemée de rochers d’escalade que j’ai aperçus depuis le pont.
Le sentier s’enfonce dans les bois, c’est agréable d’être en forêt après avoir parcouru 14 kilomètres de bitume et de ville. Je me rends jusqu’au centre ville de Plougastel pour visiter le musée de la Fraise et du Patrimoine, ainsi que pour admirer le calvaire monumental derrière l’église, réputé comme l’un des plus beaux de Bretagne.
Le musée de la Fraise et du Patrimoine permet de découvrir l’histoire de la fraise, véritable « or rouge » de Plougastel, depuis sa découverte au Chili jusqu’à aujourd’hui. C’est le Savoyard Amédée-François Frézier qui découvre les fraises au 18ème siècle et les ramène en France. On peut également explorer les collections de costumes bretons du Finistère, découvrir la culture du lin, les traditions et le savoir-faire des habitants de Plougastel, ainsi que le patrimoine maritime et religieux de la commune.
Le calvaire monumental a été érigé de 1602 à 1604, à l’occasion d’une peste qui avait sévi en 1598, le calvaire de Plougastel-Daoulas est l’un des plus importants de Bretagne.
Je fais demi-tour pour me rendre à l’hôtel à l’entrée de Plougastel. Ensuite, je dîne à la crêperie voisine où je savoure une crêpe aux fraises de Plougastel pour terminer la journée en beauté !
En rentrant à mon hôtel, j’aperçois un chevreuil en train de brouter dans le champ voisin.